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Corse
13 septembre 2008

I Muvrini

Je n'en retrouve pas trace dans ce journal déjà évoqué.

Et ma mémoire se montre si peu fiable.

J'entrevois les lumières d'un matin, l'heure à laquelle le village s'anime. Il est plus de neuf heures, puisque j'ai acheté le pain au boulanger itinérant, que j'ai déjà feuilleté (sans le lire) cette chose infâme qu'est "Corse-Matin" (que j'appelle, dans ce même journal "Torse Carmin").

La musique s'est comme extirpée par une des fenêtres entrouvertes de la maison voisine, là où habitent aujourd'hui encore Huguette et Antoine.

Je ne sais trop pourquoi. Mais cette musique-là m'a étonné puis subjugué. Moi dont l'oreille peine à agréer ce qui est étranger à ce qu'il est convenu d'appeler le "classique", auquel je greffe un peu de jazz et quelques faiseurs de chansons (Brel, Ferré, Brassens....).

Ce matin-là, j'ai donc interrogé Huguette. Une question lapidaire du genre: "Qui est-ce?". Afin de ne point mettre en exergue mon ignorance des choses corses.

Ce matin-là d'août 1986, j'ai découvert I Muvrini.

Quelques jours plus tard, à l'Île Rousse, j'ai acheté une cassette. Une cassette audio qui est allée jusqu'au bout de son possible, dont le cadavre est sans doute enfoui dans une vieille boîte à chaussures, parmi toutes celles qui m'accompagèrent au temps où le CD ne s'était pas encore imposé.

Depuis lors, les musiques tout autant que les paroles d'I Muvrini font partie de mon univers quotidien.

(Est-il d'ailleurs souhaitable de dissocier ce qui constitue un tout, ce qui n'a d'existence que dans l'amalgame et la complémentarité?)

I Muvrini.

Ma si peu fiable mémoire s'avère incapable de m'indiquer les titres des chansons qui s'exfiltraient, ce matin-là, de chez mes voisins.

Mais je n'ai eu de cesse de me les accaparer.

Les CD ont remplacé la vieille cassette.

J'ai eu droit à deux ou trois concerts "continentaux", dont le tout premier à Vergèze (le village de la source Perrier).

J'ai souffert d'une trahison: un concert programmé, voilà environ deux ans, à Montpellier, puis annulé au tout dernier moment.

Mais le plus beau, le plus étonnant de mes concerts fut bien celui de ce matin d'août 1986. Puisque rien ne m'y avait préparé et que je l'ai alors reçu comme l'un des plus fascinants cadeaux parmi ceux qui me furent concédés.

Costa25

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